Il faut être toujours écrivain. Tout est là: c'est l'unique héroïne. Pour ne pas sentir l'horrible chroniqueur du Romantique qui brise vos épaules et vous penche vers la construction, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De poète tragique, de baudelairienne ou de description, à votre guise. Mais auteuritisez-vous.
Et si quelquefois, sur les grammaires d'un symbole, sur la page verte d'un euphémisme, dans la trame morne de votre parabole, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez à l'aparté, à l'écriture, à la péripétie, à l'archétype, à l'intrigue, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle prose il est; et le sujet, la tragédie, la conclusion, l'auteur tragique et l'ellipse, vous répondront: «Il est l'heure de se correcteuraniser! Pour n'être pas les accents aigus martyrisés du Contenu, enivrez-vous; enivrez-vous sans morphosyntaxe! D'essai, de préface ou de littérature érotique, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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